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Maîtrise des opérations > Conception
L'efficacité des mesures de maîtrise mises en place pour assurer la sécurité et la salubrité des produits doit être démontrée. Ceci se fait par la validation préalable des mesures définies et par la vérification que ces mesures restent efficaces.
C'est lors de la conception des produits que cette validation est réalisée, en fonction des dangers définis, des mesures de maîtrise (PrPO ou CCP), en tenant compte des BPH/PrP déjà en place.
1 - Rappel des règles de base applicables à toutes les productions
Toutes les étapes de la production sont exécutées sans retard et dans des conditions de nature à empêcher toute possibilité de contamination, de détérioration et de développement microbien.
Le personnel est formé pour les opérations qu'il réalise.
Le poisson entier ne doit jamais dépasser 2° C, à réception dans l'atelier de fabrication, avec tolérance à 6° C pour des produits " fraîchement pêchés " |
1.1 - Planification de la production
La qualité des produits finis est fortement liée à celle des matières premières ; la planification de la production concerne aussi les approvisionnements et l'entreposage.
1.2 - Gestion des temps d'attente
La gestion des temps d'attente est primordiale. Les temps d'attente en cours de production dépendent notamment de la température des locaux, de la température des poissons avant préparation. Les produits en attente prolongée sont placés dans une zone réfrigérée spécifique, sous glace.
Associée à l'utilisation de locaux à température dirigée, cette gestion permet de maîtriser la prolifération microbienne, la production d'histamine (poissons riche en histidine) ou l'altération des poissons.
Note - L'avis de l'AFSSA du 17 aout 2009 sur les propositions d'amélioration du plan de surveillance (Saisine n°2008-SA-0310) précise les espèces de poissons riches en histidine.
Note : dans le cas de stockage intermédiaire pour la fabrication de produits élaborés ou de produits préemballés, il est possible d'utiliser la technique du " chilling " (ou sur-réfrigération) qui est un refroidissement à une température inférieur à 0°C mais supérieure au point de congélation commençante. Ceci permet de refroidir plus rapidement le produit et limite son altération. Toutefois, pour éviter des phénomènes de dessiccation, cette durée d'entreposage est courte, sous film protecteur ou glace avec utilisation de glace fabriquée à partir d'eau de mer propre. La température de l'enceinte pour réaliser ce chilling est maîtrisée à ± 0,5° C, de manière à ne pas être inférieure à - 2° C.
Note - Lorsque la glace est faite à partir d'eau de mer propre, celle-ci commence à fondre à une température inférieure à 0° C, et permet donc de maintenir le poisson à une telle température.
1.3 - Respect des règles de base d'organisation
Pour limiter les risques de contamination croisée :
Les opérations préparatoires à l'obtention du produit fini sont réalisées selon une cadence qui permette la préparation rapide des lots consécutifs en cours de production, dans des conditions de nature à empêcher toute contamination, altération, détérioration ou prolifération de micro-organismes infectieux ou toxiques. Si les temps d'attente entre diverses opérations risquent de permettre une remontée en température des poissons > 2° C, les produits en cours de préparation sont entreposés au froid ou mis sous glace.
Les poissons en attente de préparation dans les zones de manipulation sont conservés sous glace.
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2 - Validation des mesures de maîtrise
Les mesures de maîtrise mises en place par le professionnel sont validées (qualifiées) préalablement à leur application. Cette validation a pour objet de démontrer l'efficacité de la mesure qui sera mise en place.
Pour ce faire, le professionnel peut s'appuyer sur l'historique de ses activités, des publications ou travaux de recherche (individuels ou collectifs), des essais, des analyses, etc. En cas d'analyses, notamment microbiologiques, le plan d'échantillonnage est réalisé en tenant compte des risques de variabilité ; les laboratoires chargés de ces analyses ont une compétence reconnue pour les analyses effectuées, c'est à dire sont accrédités, de préférence, ou, à défaut, possèdent des procédures qualité et sont inscrits dans un réseau d'intercomparaison.
Note - Par exemple, pour la validation par rapport à Listeria monocytogenes, au moins 10 unités seront prélevées, 5 pour analyse à J0 et 5 pour analyse en fin de DLC.
Cette validation concerne notamment :
Cette validation concerne aussi la définition de la durée de vie des produits.
Les actions de validation font l'objet d'enregistrements qui sont conservés pour apporter la preuve de cette validation.
Exemple de critères de validation (qualification)
du glaçage lors de l'expédition
- Température des poissons à la mise en caisse
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Exemple de critères de validation (qualification)
du préemballage sous atmosphère modifiée
- Espèce de poisson
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3 - Traitement de l'eau de mer propre
Lorsque de l'eau de mer propre est utilisée dans l'établissement, le traitement de l'eau de mer propre est validé après une analyse des dangers en tenant compte :
Les critères de validation du traitement sont définis de telle manière que l'utilisation d'eau de mer propre n'ait pas d'incidence directe ou indirecte sur la qualité sanitaire des produits (voir dangers et dossier d'autorisation).
4 - Fabrication de rôtis et brochettes
La fabrication de produits élaborés tels que les rôtis et les brochettes à partir de filets de poissons frais n'intègre pas d'opération susceptible de réduire le niveau de contamination initiale. Au contraire, cette étape riche en manipulations et qui associe à la matière première poisson d'autres ingrédients (légumes, fruits, poisson fumé, barde….) ainsi que des piques et de la ficelle, est particulièrement sensible notamment en terme de contamination croisée.
Outre le respect rigoureux des règles générales d'hygiène relatives aux matières premières, au milieu, au matériel, au personnel et aux méthodes, le mareyeur applique les mesures suivantes :
4.1 - Matières premières :
4.2 - Locaux - Matériel :
La fabrication des produits élaborés est effectuée dans un local réservé à cet effet et maintenu sous température dirigée ( 14° C, ou même
12°C).
Note - S'il n'y a pas de local réservé, cette opération est réalisée après nettoyage et désinfection du local et des matériels utilisés.
Seuls les produits destinés à la fabrication de ces produits élaborés sont introduits dans cette zone ou ce local.
La zone est maintenue sèche. L'eau est utilisée uniquement lors des phases de nettoyage.
Les tables et les planches de travail ainsi que les différents matériels utilisés (Couteaux, machines à brochettes….) sont nettoyés et désinfectés à la fin de chaque poste de travail. L'efficacité du nettoyage et de la désinfection est testée périodiquement.
4.3 - Main d'œuvre :
La fabrication des produits élaborés est réservée aux opérateurs formés à cet effet. Une attention particulière est portée à la tenue de ces opérateurs. Le lavage des mains est renforcé.
Ces opérateurs limitent au minimum leurs sorties de leur zone de travail. Ils se lavent les mains autant que nécessaire, et en tout état de cause chaque fois qu'ils reviennent à leur poste de travail.
4.4 - Méthodes de travail :
La fabrication des produits élaborés doit être considérée comme une activité indépendante du reste des activées :
5 - Conditionnement sous atmosphère modifiée
La bonne réalisation des opérations de conditionnement est très importante pour la qualité microbiologique du produit final.
Les matériaux de conditionnement et les gaz utilisés ne doivent pas être sources de contaminations microbiologiques (importance du cahier des charges accepté par le fournisseur (voir BPH 1 - Achats).
N'ayant pas de traitement thermique après conditionnement, il faut éventuellement prévoir un moyen de décontamination (rampes à U.V., par exemple) des conditionnements avant leur utilisation.
Les conditionnements préformés sont nettoyés (absence de corps étrangers notamment) avant utilisation.
Dans tous les cas, l'opération de conditionnement a lieu rapidement. Il faut éviter toute remontée en température du produit, au cours de cette opération. Des procédures de gestion des temps d'attente sont établies.
Le procédé de conditionnement est validé par des essais préalables (pression de la barre de soudure, température de soudure, durée de soudage, etc.). L'herméticité du conditionnement fait l'objet d'une surveillance.
En fonction de l'étude HACCP réalisée pour le produit conditionné, le mareyeur établit une durée de vie qui est validée par l'application d'un protocole de validation de cette durée de vie, et assure un suivi régulier de la durée de vie des produits fabriqués.
6 - Traitement anti-noircissement (sulfitage)
Pour éviter le noircissement lié à des phénomènes d'oxydation enzymatique de la chair de certains crustacés vendus non vivants (crevettes notamment), les produits sont trempés dans une solution de métabisulfite à une dose la plus faible possible pour obtenir l'effet désiré (de préférence ? 0,2 ‰ de SO2) ou par aspersion d'une solution de métabisulfite. Le saupoudrage de métabisulfite ne permet pas d'avoir une bonne régularité et est donc à déconseiller.
Pour être efficace et minimiser l'emploi de métabisulfite, cette opération est effectuée le plus tôt possible. C'est la raison pour laquelle elle est généralement effectuée directement à bord des bateaux de pêche. Il est recommandé que ce prétraitement se fasse avec de faibles concentrations de métabisulfite (? 5 % de métabisulfite pendant 5 minutes), permettant notamment d'éviter ou de limiter l'hétérogénéité entre les petites crevettes et les grosses crevettes
Pour une bonne régularité du sulfitage dans l'atelier de mareyage il est recommandé de trier les crustacés par taille avant traitement.
Lorsqu'il ya sulfitage par bain, ce bain doit être régulièrement renouvelé (tous les 250 à 500 kg selon la concentration du bain, le type de crustacé, etc.). Lorsque le sulfitage se fait par aspersion (solution recyclée) la teneur en SO2 diminue et doit donc être rééquilibrée régulièrement.
Pour le suivi de la teneur en sulfite des solutions, diverses méthodes sont facilement utilisables, notamment :
Après trempage dans la solution de métabisulfite, les produits sont rincés abondamment.
Le traitement au métabisulfite fait l'objet d'une validation préalable, et est adapté à la matière première traitée (taille, espèce, prétraitement lors de la pêche, etc.).
Note - La concentration utilisée doit tenir compte de l'existence ou non d'un éventuel traitement lors de la pêche ou de la récolte ; ce procédé doit être validé.
En application de la réglementation relative aux allergènes, la présence de métabisulfite est indiquée sur l'étiquetage des produits (produits préemballés) ou sur les documents de livraison (produits en vrac).
Teneurs résiduelles maximales en sulfites
Le contrôle de la teneur en sulfites des crustacés peut se faire par la méthode de Monier-Williams, méthode d'analyse des sulfites par distillation en milieu acide.
7 - Viviers
A réception, les crustacés sont triés suivant leur vivacité et mis en bassin le plus rapidement possible sans mélange entre les espèces, ni entre les arrivages.
Pour éviter la contamination des crustacés par des bactéries pathogènes ou des contaminants divers, l'eau utilisée dans les bassins est de l'eau de mer propre (pompée ou reconstituée).
Il est nécessaire de veiller à l'augmentation de la teneur en nitrates et en ammoniaque, liée à la présence des crustacés. Une circulation d'eau est établie dans les bassins ; l'eau est filtrée et oxygénée.
Lorsqu'il y a des crustacés morts, ceux-ci sont éliminés et retirés de la vente pour la consommation humaine.
Les bassins sont gérés en fonction de la date d'arrivée des crustacés ainsi que de leur vivacité. Des fiches de bassin sont tenues par le mareyeur.
Lors de l'expédition, les crustacés vivants dont la vivacité ne leur permettrait pas de supporter le transport et le délai avant la vente sont retirés. Les pinces peuvent être récupérées. Dans ce cas, elles sont mises immédiatement sous glace et sont utilisées dans les 24 heures (cuisson ou congélation).
8 - Etiquetage
Les mentions suivantes sont portées sur les colis ou documents d'accompagnement, en application des décrets relatifs à l'étiquetage des denrées alimentaires et des exigences de la réglementation en matière d'hygiène :
8.1 - Poissons conditionnés destinés à être présentés en l'état au consommateur final
C'est le cas des produits vendus sous film plastique, en étui, etc. Les règles d'étiquetage des produits préemballés destinés au consommateur final s'appliquent.
Les mentions suivantes figurent obligatoirement sur le conditionnement ou sur étiquette liée à celui-ci :
Ainsi que :
8.2 - Rôtis, brochettes en caisses polystyrène, non destinées à la remise directe au consommateur
Les règles d'étiquetage des produits préemballés non destinés au consommateur final s'appliquent.
Les mêmes éléments que pour la vente au consommateur final sont obligatoires. En outre le nom scientifique des poissons doit être donné.
8.3 - Poissons entiers, en filets, en darnes, … en caisses en polystyrène ou autres, non destinés à être présentés en l'état au consommateur final
Ces produits ne sont pas considérés comme préemballés. De ce fait les informations à porter sur l'étiquetage sont :
Ainsi que :
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